10e étape
PETRA PIANA - MANGANU
 
 
Vendredi 16 juin : Déjà 10 nuits que nous partageons notre intimité sur les bacs flancs équipés
d'un matelas plus ou moins confortable, entre les ronfleurs et les somnambules. Dans les dortoirs
des refuges ce n'est pas toujours de tout repos et les nuits sont longues quand on n'arrive pas à
dormir ou très peu. On attend avec impatience que le soleil et les premiers randonneurs se
réveillent. Mais ce matin c'est sous la grisaille que nous allons quitter le refuge en espérant
que le soleil daigne se montrer un peu plus tard. Une grande journée avec un 
dénivelé important et aux crêtes aériennes nous attend. Nous sommes prêts à 6h15, mais
avant de partir il faut encore remplir nos gourdes, chose très importante sur le GR, car l'eau
manque assez souvent, surtout en période d'été. Nous démarrons directement prés du refuge
par une montée assez corsée et atteignons rapidement les premiers névés, puis la Bocca
Muzzella à 2206 m. La neige est très présente, nous progressons lentement dans un
environnement très minéral jusqu'à la Bocca Rinosa à 2170 m. 
Nous faisons une petite pause avant d'attaquer
 la Bocca Soglia et la brèche de Capitellu, passage le plus haut du GR20
et des paysages à couper le souffle. On a du mal à s'imaginer un passage dans les parois
rocheuses et enneigées qui se dressent devant nous, l'ambiance est magique.
Malgré le soleil qui fait enfin une timide apparition le temps reste incertain, il ne faut pas trop tarder. Quelques prises de vue et un dernier coup d'œil sur le lac de Rinoso situé 100 m plus
bas et nous voilà repartis dans cet amphithéâtre de nature.
 
 
Dans la montée de la Bocca Soglia nous croisons les premiers randonneurs qui galèrent
tout autant que nous. Les derniers mètres sont d'accès plutôt difficiles et les difficultés sont
identiques dans n'importe quel sens. Il faut s'accrocher à la paroi, chercher de bons appuis
et il vaut mieux lâcher les bâtons. Nous longeons maintenant  la crête du cirque qui offre
un panorama exceptionnel sur les lacs de Melo et Capitellu et atteignons la brèche
(altitude 2225 m) à 11h30. La pluie se met à tomber, nous enfilons vite notre pantalon et veste
de pluie, mais Jean-Jacques n'ayant pas testé son nouvel équipement à quelques difficultés
pour enjamber rapidement son pantalon et préfère terminer l'étape mouillé.
Nous espérions tellement faire cette étape sous un soleil magnifique, mais une fois de plus
il nous fait faux bond en nous empêchant de profiter pleinement de ce panorama.
Nous virons très vite de l'autre côté de la brèche, il nous reste un dénivelé négatif de 600 m
pour arriver au refuge de Manganu situé à 1601 m. Au début la pente est assez raide et
enneigée, mais grâce à l'usage des bâtons nous descendons celle-ci tout droit sous un
vacarme assourdissant des choucas avant de retrouver les grosses pierres et
quelques plateaux herbeux. Le soleil fait sa réapparition et très vite la chaleur monte, il faut
encore s'arrêter pour enlever nos vêtements de pluie, mais nos deux amis Jean-Jacques et
Michel ont décidé de tracer sans nous attendre, ils réserveront les places. Nous prenons
donc notre temps pour terminer cette étape tranquillement et arrivons au refuge à 13h30.
  
              Etape très aérienne et soutenue.
              Refuge propre et des aires de bivouac très bien aménagées.
              Les douches sont froides.
              Hormis le ravitaillement traditionnel, et grâce au four à pain installé à l'extérieur 
              du refuge  vous trouverez du pain frais.
              Si vous préférez vous faire servir, le gardien propose une omelette au jambon et oignons
              ou des haricots avec panzetta